Le constat est sans appel. Depuis plusieurs années, la logistique était un secteur qui prenait du retard, presque taxé d’immobilisme face à l’émergence de nouvelles technologies. Bonne nouvelle, ce temps est enfin révolu, grâce à l’arrivée des objets connectés, du Big Data ou encore de la blockchain. La logistique est maintenant un univers en pleine expansion. Quels sont les enjeux de la chaîne logistique ? Quelle place pour les solutions d’entreprise ?
L’internet physique ou la fin de l’ère des palettes
Pour Eric Ballot, Professeur de management industriel, Mines ParisTech, PSL Research University, il s’agit de l’avenir du secteur. En d’autres termes, cela consisterait à appliquer à la logistique les principes d’Internet “Un réseau mondial, ouvert, interconnecté, utilisant un ensemble de protocoles collaboratifs et d’interfaces intelligentes standardisées, pour faire voyager, non pas des « paquets » d’informations comme le fait internet, mais des biens physiques contenus dans des modules standards.”
Quel intérêt ? Le premier serait de répondre à une tendance structurelle : l’atomisation des expéditions. Les colis deviennent de plus en plus petits et les références de plus en plus nombreuses. Les entreprises ont tout intérêt à rechercher des solutions de manutention intelligentes et personnalisées qui relégueraient la sacro-sainte palette aux oubliettes de la logistique. A quel horizon ? Pas avant 10 ans.
Parallèlement à cet enjeu concret et à la création de nouveaux standards (ex. EPCIS), se pose pour Eric Ballot, la question du logiciel et, notamment, la prise en compte d’un enjeu déterminant : l’interopérabilité de l’ensemble des actions de la chaîne logistique “Même à l’échelle d’un seul circuit de distribution, d’un seul transporteur, il est aujourd’hui encore très difficile d’anticiper, de régler à l’avance les volumes et les créneaux de livraison, par exemple.”
L’ERP doit fluidifier la chaîne logistique, la transformer en flux interopérable et surtout collaboratif ; à l’image du BIM pour les acteurs de la construction, de l’industrie et du design.
Moins loin dans le futur, compte tenu des dernières tendances du secteur, nous vous proposons deux actions à mettre en place.
Prendre le chemin de l’e-internationalisation pour simplifier la chaîne et diversifier vos flux d’activités
Faisant partie des recommandations du Conseil National du Numérique (CNNum), récemment publiées dans “Croissance Connectée, les PME contre-attaquent”, l’e-internationalisation pourrait s’avérer très utile. Elle permet d’accroître les possibilités d’expérimentations et de faire diminuer à la fois les coûts et la durée des processus d’internationalisation des entreprises. Une aubaine pour tous les acteurs de la distribution, de l’industrie et du e-commerce qui font face à des contraintes logistiques fortes. Corollaire de l’e-internationalisation, l’e-export requiert des efforts afin de permettre à tous les acteurs de la chaîne d’agir de façon plus collaborative et, surtout, d’être en contact toujours plus direct avec les places de marchés et les demandes de fournisseurs.
Comment cela peut-il se matérialiser ? Le CNNum a imaginé un dispositif complet pour aider les PME :
- La création d’une plateforme web dédiée à l’e-internationalisation “Cet espace aura pour objectifs la diffusion d’informations sur l’e-internationalisation, la génération de leads pour les PME et la structuration de l’offre d’accompagnement”
- Une campagne événementielle pour faire de la pédagogie auprès de l’ensemble des acteurs sur tout le territoire
- La négociation d’offres préférentielles pour les PME, avec les principales marketplaces, permettant de vendre à l’étranger
- Une réforme de l’assurance prospection pour mieux prendre en compte les investissements digitaux
Cette expansion de l’activité des PME vers l’international, comme l’adaptation à l’internet physique, requiert des solutions d’entreprise performantes, connectées et agiles.
Le cas IBM : le futur de la logistique passe-t-il par la blockchain ?
Pour se convaincre de l’utilité de l’ERP à l’ère de la transformation numérique de la logistique, il est intéressant de s’arrêter sur le système de gestion des flux logistiques maritimes IBM, développé sur Hyperledger* avec l’armateur Maersk.
Le système IBM / Maersk part du principe que 90% des marchandises traitées par les acteurs de la logistique empruntent les voies maritimes. De fait, leur idée est d’utiliser la blockchain pour simplifier les flux d’informations tout au long de la chaîne logistique. Concrètement, il s’agirait, comme l’explique Clément Bohic, d’ITespresso , de donner “à chaque partie prenante – en fonction de son niveau de permission – une visibilité globale sur le transit des marchandises. Et personne ne pourrait modifier, supprimer ou même ajouter un enregistrement sans validation du consensus.”
Ce nouvel exemple est à l’image de la maquette numérique, où la technologie renforce la dimension collaborative des projets d’envergure. Néanmoins, est-il prudent de faire confiance à une technologie, encore balbutiante et limitée, notamment en termes de sécurité ? Cela reste une vraie question… Les experts Prodware sont à votre disposition pour en discuter et vous conseiller en fonction des problématiques qui vous sont propres.
*Un projet porté par la Fondation Linux visant à accélérer la technologie blockchain afin d’établir un standard de registres décentralisés adapté aux besoins de tous les secteurs de l’industrie.